dimanche 7 décembre 2008

STOTT, Christopher

Christopher Stott est un canadien né à la fin des années '70. Il travaille à Saskatoon en Saskatchewan où il vit avec sa petite famille. Son intérêt pour l'art a commencé très tôt dans la vie, et c'est naturellement que cela l'a mené à suivre des cours d'art et d'histoire de l'art. En 2003, il terminait son baccalauréat en Beaux-Arts avec les plus hauts honneurs. L'exposition de ses oeuvres à l'Université de Saskatchewan a immédiatement lancé la pratique prolifique de sa carrière. Il peint des objets universellement familiers, avec une approche esthétique bien équilibrée, neutre, lumineuse, leur donnant une allure éternelle dans le temps, icônes des années '50 et '60 qui transitent encore dans notre quotidien, dans notre culture. Livres, chaises, tasses, cuillères, bagages, horloges, éventails de table, téléphones, dactylos, souliers, bonbons... Ses travaux font partie de collections aux États-Unis, en Europe et au Canada depuis quelques années déjà!

Trois tasses. Cela me rappelle la fin des repas à ce petit snack bar où ma mère prenait ses dîners ses jours de travail. Elle prenait invariablement un sandwich aux oeufs vinaigrés avec mayonnaise, oignons sur toast et un café. Parce qu'elle était régulière, venaient s'agglutiner autour d'elle d'autres habitués pour jaser le temps de son repas. Si je me présentais à cet endroit pour lui parler, inévitablement ces inconnus prenaient sans gêne ouvertement part à nos conversations. Cela devenait inévitablement des leçons de savoir-vivre et de tolérance, sans compter les moments d'humiliation totale face au manque d'intimité ou de discrétion que leur présence imposait. À la fin du repas, chacun se levait, et ne restaient que leurs tasses et le pourboire sur le comptoir, souvent preuve unique que ce snack bar était fréquenté...

STORIE, José

Jose Storie est né à Bruges en 1899. Il suit les cours de Flo (Florimond) Aerts et de Flori (Florimond) Van Acker à l'Académie de Bruges et en cours privés, des leçons du sculpteur anglais Sir Alfred Gilbert. Ensuite, il fréquente l'Académie des Beaux-Arts de Bruxelles pendant quatres ans sous l'égide de Jean Delville et d'Herman Richir. À 23 ans, il part pour Paris travailler à l'atelier de Lucien Simon et se perfectionner à l'École Nationale des Beaux-Arts. Il excelle dans le portrait féminin, le rendu des étoffes, mais il est aussi peintre de genre et de fleurs. Au contact des oeuvres de Velasquez, de Manet et des impressionnistes, son pinceau a acquéri un plus grande liberté... De retour à Bruges, il ouvre un atelier libre de peinture, co-fonde le Cercle d'Art Contemporain (Hedendaagsche Kunst), et est membre du Cercle d'Art de la Flandre Occidentale (Westvlaamse Kunstkring). Il est décédé en 1961. Dès lors, son atelier devint un Musée privé. De manière originale, il lui arrive de laisser ses initiales sur le pistil central d'une fleur.

Disposition élégante et chaleureuse. Peinte à grands gestes libres, cette scène intimiste d'un coin de maison est de toutes les époques, sans âge. Elle saisit un moment, bref, passager, éphémère, celui d'une floraison qui est le fruit d'une saison, d'une année et parfois de plusieurs années de pousse avant leur éclosion. Trop souvent l'affaire de quelques jours, d'une journée, de quelques heures, voir même de quelques minutes seulement dans leur glorieuse posture ferme, mature, affichant leur splendeur, exhumant leur parfum unique. Le plaisir des yeux et des sens par les fleurs... Mais aussi, un rappel constant de la valeur précieuse du temps qui passe...

ST-JACQUES, Claude

Claude St-Jacques est née en 1952 à Montréal. Tout au long de sa jeunesse, elle a fréquenté les ateliers d'arts plastique de Louise Poliquin. Elle détient un baccalauréat en Enseignement des arts de l'Université du Québec. L'art pour elle est une quête de soi, des multiples facettes que l'âme en transit peut prendre. Ainsi, elle a le corps pour thème, siège de l'âme, fugace, polymorphe et en changement constant, qu'elle saisit par instant, le temps de le connaître.

Une belle robe. La belle robe. Celle qui nous rend irrésistible. Qui allume notre teint, nous donne le pouvoir de tentacules invisibles, saisissant l'attention des uns et des autres à distance. Celle qui glisse comme un gant sur notre corps trouvant des appuis juste là où il faut, révélant juste assez, laissant deviner juste assez. Mais au-delà, ce sont les couleurs d'ambre, de cuivre et de feu dans ce qui pourrait être la queue du vêtement d'une sirène enjôleuse... qui respire féminité, simplicité et passion... promesses faites aux petites filles... des effets désirables à provoquer... chez les hommes, mais peu, trop peu d'emphase sur leur propre contenu, sur les valeurs à incarner en tant qu'individu.

STEVENS, Eric K.

Eric K. Stevens est né à Honolulu en 1970 où il a grandi entouré de beauté naturelle. La riche végétation, la luminosité, la culture de ces îles l'ont influencé profondément jusqu'à ce jour. Après une carrière en design graphique et en illustration, il tourna son attention vers la peinture alors qu'il vivait à Prague de 2003 à 2005. Intéressé à l'art paysager, il pu être témoin de différentes cultures et de différents reliefs de la nature européenne en voyageant. Depuis 2005, il est établi à Forth Worth au Texas. Peintre hautement réaliste, il approche dans ses toiles des détails complexes avec des compositions simples, classiques et modernes. Ces dernières toiles sont inspirés de paysages du sud-ouest américain, de l'Europe central et des îles Méditéranéennes sans en représenter aucune. Elles sont peintes dans une perspective distante, dans une palette discrète, avec un sens de vide. Mais souvent, il s'attarde à peindre de simples formes organiques telles les fleurs dans des couleurs vibrantes qui nous font sentir fortement leur attraction dans une proximité troublante.

Le glaïeul. La fleur qui donne de la joie à mes étés. Classique, élégante, festive et dramatique. Je ne manque pas de m'en prendre un bouquet quand c'est la saison à mon marché public à ciel ouvert favori. C'est une fleur dont les boutons s'ouvrent dans tous les sens, un après l'autre et qui peuvent survivre longtemps coupée... Je ne manques pas d'en planter en pots à défaut d'avoir de l'espace jardin à chaque année.

SPARACCIO, John Eric

John Eric Sparaccio se considère peintre, auteur, motivateur-conférencier et sculpteur autodidacte bien qu'il ait fréquenté le Samuel S. Fleisher Art Memorial à Philadelphie et le Art Students League de New York. Après de dures années de désillusion et d'abus, la spiritualité a finalement primé dans la vie de cet artiste et l'a aidé à changer radicalement après maintes vaines tentatives. Dans son art, il se tourne vers l'immatériel et l'impalpable. Impressionniste, il est à la recherche de l'invisible, de l'énergie caractéristique de la vie. Il en a fait une technique qu'il enseigne. Le tableau figuratif ci-dessous date de 1974 et ne correspond pas du tout au style de ses oeuvres récentes qui sont plus près de l'écriture automatique.

Cette toile révèle pour moi un état très particulier de l'atmosphère: tout est calme dans l'oeil du cyclone. Pas de bruit, pas de vent. Le ciel semble ouvert et lumineux, mais est en fait encapsulé dans une coupole de nuages. L'orage gronde ailleurs... pour l'instant. On semble à la tombée de la nuit, mais nous sommes en plein jour. Ce sera un cataclysme épouvantable et soudain, mais pour l'instant rien ne bouge. Rien n'ose. La nature se tient à l'abri. La majesté de la nature et la fragilité de la vie se ressentent sous ces nuages. J'ai fait cette expérience quand j'étais jeune, de me trouver dans un champ quand le ciel s'est amoncelé au-dessu de ma tête sournoisement... de percevoir les oiseaux et les grillons se tairent soudainement. Et, bien qu'enfant, sentir une terreur me gagner, un sentiment surnaturel, une connaissance d'un danger approchant. Courir, courir, sans m'arrêter jusque chez moi, et être fouettée par les premières gouttes drues d'une pluie froide venue de nulle part - colère du ciel à mes trousses grondant et flashant - désirant retrouver ma mère pour me serrer contre elle, fondre en elle pour rendre l'expérience plus tolérable, afin de me rassurer que je la survivrai.

SOO, Mark

Mark Soo est né à Singapour et a grandi en Malaisie. Il a gradué de l'Institut Emily Carr en 2001 après y avoir passé plus de cinq ans et mène une carrière internationale depuis, de Brisbane à New York. Son art est entièrement basé sur des idées pensées à différents niveaux afin de créer des événements et faire réfléchir sur la disparité économique, le contrôle social, la description touristique, les notions du sublîme, afin de décourager les injections de drogues dans les parcs, ou de reproduire des couchers de soleil... peu importe, ce qu'il fait est traversé de concepts et de pensée critique pour titiller nos sens!

Avec Tim Lee, Mark Soo a créé le livre Modern Optical Expériments en Typography dont toutes les pages sont blanches... sauf quatre, où on trouve les mots THINK, FAST, HIP, PIES dans la typographie Univers. Avec l'année 1968 en tête, une année très importante dans le mouvement Hippy, il font référence à quatre événements apparemment disparates.

J'ai choisi le symbole qui sied sur ce livre: des cercles concentriques de couleurs primaires, incluant les cercles noirs. Symbole idéal pour mon article Couleurs et choix primaires.



SMITH, Gordon



Gordon Appelbe Smith est né à Hove dans le Sussex en Angleterre le 18 juin 1919. En 1933, il émigra à Winnipeg au Manitoba. Il fit son entrée à la Winnipeg School of Art en 1937, et l'anné suivante fit sa première exposition au sein de la Manitoba Society of Artists. L'infanterie l'eût dans ses rangs en Angleterre, en Écosse et en Sicile, mais il reçu sa décharge pour blessures sévères en 1944. De retour au Canada, il s'inscrit à la Vancouver School of Art et après sa graduation deux ans plus tard, il devint enseignant. En 1951, il voyagea afin de prendre des cours avancés de peinture à la California School of Fine Arts et il prit des cours d'été en histoire de l'art en 1957 à la Harvard University de Boston. Il a participé à de nombreuses expositions pancanadiennes et internationales au cours de son existence, ce qui lui valut l'ordre du Canada en 1996, et l'ordre de la Colombie-Brittanique en 2001 pour ses accomplissements. Il est un peintre abstrait canadien le plus en vue aujourd'hui.

Ce tableau abstrait ressemble à un vitrail. Ce tableau serait incroyable sous la forme d'un vitrail. Ce genre d'art abstrait où l'on reconnaît, où l'on peut profiler des formes reconnaissables, j'aime. J'aime ces formes qui les évoquent tout en décomposant la lumière pour les voir autrement, ces formes... Petite, je regardais autour de moi en plissant des yeux parfois ou, en regardant à travers un tissu, un chandail, une blouse, un rideau... Je pouvais détailler les formes mais les voir avec une nouvelle texture...

SMITH, Gary Ernest

Gary Ernest Smith, peintre passionné, est né à Baker une communauté rurale de l'est de l'Oregon en 1942. Il a fréquenté la Eastern Oregon State College pour le baccalauréat et la Brigham Young University pour sa maîtrise en Beaux-Arts. Il a fait son service dans l'armée américaine en tant qu'illustrateur. Enseignant à la Brigham Young University, il fut aussi directeur de la galerie d'art pour trois sessions. Depuis 1972, il est artiste à temps plein. Lui et sa famille vivent dans la communauté artistique de Highland dans le Utah aux États-Unis. Réputé pour sa peinture de la vie rurale américaine du début du siècle à nos jours, il s'investit aussi dans la sculpture ces dernières années. Il trouve des sujets plus iconiques qu'esthétiques, aux formes claires et imposantes, demandant le moins de détails possibles. Les détails sont implicites, subtilement suggérés. Trois thèmes le touchent de près: les sujets ouvertement ou subtilement religieux, les paysages et l'évocation de la conquête de l'ouest. Ses tableaux figurent dans des collections privées, corporatives et universitaires, et dans des églises le long de la chaîne de montagnes Wasatch.

Le sang innocent qui les font pleurer... Cet homme vêtu de blanc, à la Elvis, fait penser au pasteur religieux qui joue le rôle d'animateur de foule, de grand prêtre, de prédicateur, d'orateur extraordinaire très près du showman... qui encense les foules, les influencent, les fait réfléchir, reçoit leurs dons et parfois en abusent. D'ailleurs, plusieurs de ces gourous de sectes ou de sections d'église ou de nouvelles religions ont parus sur la place publique pour leurs écarts de conduite, leurs moeurs déviantes, leurs contradictions avec les principes mêmes qu'ils prêchaient à leurs ouailles. Mai aussi, cet homme vêtu de blanc, peut représenter une victime de violence, toujours présumée innocente... Et cette scène, un théâtre où tout se joue. Sans être bien informé sur son contenu, cette image demeure provocante et titille notre imagination.