jeudi 4 décembre 2008

FAVRETTO, Marisa

Marisa Favretto, née à Seward en Alaska aux États-Unis en 1974, vit et travaille à Berlin en Allemagne. En 1994-95, elle étudia la peinture et le dessin à l'École Lorenzo de Medici et à The British Art Institute of Florence en Italie. Elle obtint son Baccalauréat en Arts de l'Université d'Oregon à Eugene en Oregon aux États-Unis et sa Maîtrise en Arts du Goldsmith College de l'Université de Londres en Angleterre. Marisa Favretto explore la présence animale dans nos vies, les divers rapports sociaux qui nous lient à eux, les liens identitaires que l'on tisse grâce à leur présence et démontre l'impossibilité de rapports égaux entre l'homme et l'animal. C'est toute la part de la transposition, de l'investissement psychologique et culturel des humains dans l'apparence, la forme et la personnalité d'un animal qu'elle met en place. C'est une expression particulière de l'animal, celle qui regarde ailleurs, au loin, qui révèle l'animal dans sa nature propre, indépendamment de ce qui semble signifiant pour un maître. Sous des traits à peine esquissés, effacés, et apparaissant indépendants cette fois de tout joug, dans leur autonomie d'entité vivante, que nous les apercevons. Ceci fait monter une émotion nouvelle et sans fard: un sentiment d'inaliénabilité.

Ce propos m'intéresse grandement. J'ai deux chattes de quinze ans. Habituées à vaquer librement à l'intérieur comme à l'extérieur, indépendantes, elles font partie de ma famille. La tolérance domestique doit être contenue dans le fait de ne pas diminuer la valeur du mobilier, de ne pas laisser de traces matérielles et odorantes, ne pas se tenir dans nos jambes afin d'éviter des accidents, ne pas terrasser le garde-manger, ni les bibelots, ni les plantes mais hormis cela, elle sont libres d'exister, de se manifester. Je me suis confortée longtemps dans cette idée-là. Ce n'est que récemment que j'observe que c'est le fait qu'elles obéissent que je les crois infuses de savoir adéquat. Mais en fait, j'ai contribué à leur ignorance et leur vulnérabilité en dénaturant leur instinct de protection, de chasse, de territoire... Mon ingérence pourrait signifier bien des souffrances et une inhabileté à interpréter justement leur état... Antoine de Saint-Exupéry dans Le Petit Prince ne disait-il pas: « Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé.»

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