vendredi 5 décembre 2008

GIRODET DE ROUCY-TRIOSON, Anne-Louis

Anne-Louis Girodet de Roucy-Trioson est né le 29 janvier 1767 à Montargis d'une famille bourgeoise de robe (de profession juridique). Il est introduit à la peinture et à l'architecture à sept ans, élève de David. À dix-neuf ans, il choisit définitivement la peinture comme métier. Il se présentera trois fois au Grand Prix de Rome de peinture avant de remporter son premier prix en 1789. Il quittera l'année suivante pour fréquenter l'académie de France à Rome. En 1793, les romains saccagent l'Académie, opposés à voir le symbole de la République sur les bâtiments de la France à l'étranger. Cela le poussa à fuir à Naples. Quelques jours plus tard on exécute Louis XVI en France. S'ensuit des tribulations avec la syphilis, des accusations d'espionnage, des passages à Florence et à Gènes, et un lot de toiles, il entre à Paris en 1795. Il y connût une carrière fructueuse et y mourût le 9 décembre 1824. Témoin de son époque, il aura été marqué par la Révolution, l’exécution d’un roi, la naissance et le règne d’un empereur et le retour des Bourbon sur le trône. Cet artiste, à l'approche à la fois intellectuelle et sensuelle, aura connu le succès au Salon. Il soutenaient qu'il préfèrait le bizarre au plat et se montrait rebelle à toute catégorisation artistique et politique. Ceci transparaît dans son oeuvre qui n'est pas historiquement juste. Portraitiste et dessinateur virtuose, ce romantique rebelle est parmi les plus importants peintres de France du 18e siècle.

Hormis Attala au tombeau, Danae et le portrait de Napoléon, c'est le portrait de Jean-Baptiste Belley, un député noir de Saint-Domingue qui a le plus retenu mon attention lors de la visite de sa collection à Montréal. Ce portrait est très haut, et le spectateur a son pantalon à la hauteur des yeux... difficile de ne pas remarquer ce qui donne corps aux légendes... (Sourire.) Mais aussi, la peau et les tissus soyeux noués à sa taille ont fait l'objet d'une grande minutie. Il me rappelle un ami, Tommy, trinidadien, qui rayonnait de ce mélange de dignité, de confort et de... sex-appeal!



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