vendredi 5 décembre 2008

GOLDIE, Charles Frederick

Charles Frederick Goldie, né le 20 octobre 1870 à Auckland en Nouvelle-Zélande, est réputé pour ses portraits de dignitaires Māori . Un grand-père architecte, un père strict et religieux, une mère amateur d'art ont imprégné son enfance. Assez pour lui donner, l'intelligence, la discipline et l'inspiration qui furent soulignés par des prix avant même de sortir de l'école: par la Auckland Society of Arts et la New Zealand Art Students' Association. Il a étudié à temps partiel sous Louis John Steele, alors qu'il travaillait pour son père. Mais c'est Sir George Gray, impressionné par son travail, qui convainquit son père de l'autoriser à poursuivre ses études en peinture. Sa formation classique en peinture et en dessin, il la reçut de l'Académie Julien de Paris, loin de l'impressionnisme et de l'avant-garde. En 1898, il revint en Nouvelle-Zélande et fonda l'Académie française des Arts avec son ancien tuteur. Ils collaborèrent ensemble sur une toile qui fut mal reçue par la critique par manque de conformité historique et ils se séparèrent. Charles établit son propre studio. À partir de 1901, il fit plusieurs voyages pour rencontrer, dessiner et photographier les Māoris. Il payait ceux qui venaient en visite à Auckland pour poser pour lui. La majorité de ces personnes étaient âgées et tatouées, occupant un rang élevé dans leur propre communauté. Le tatouage a pris ses racines dans la culture polynésienne et chacune des communautés du Pacifique sud avait un mélange unique de tatoo ou tatau. Ces derniers étaient attribuables au rang. Plus le rang était élevé, plus il y avait de tatoos. En Nouvelle-Zélande, le tatoo du visage était exclusif aux rangs supérieurs, aux chefs de tribu. Les femmes Maori de haut rang avaient leur menton et leurs lèvres tatouées. Dans le temps de Goldie, la pratique du tatouage était révolue ou presque, considérée un art diabolique, elle avait été proscrit par les colons brittaniques et européens, surtout par les missionnaires Chrétiens. Son oeuvre fait donc figure de chronique, une chronique de portraits merveilleusement précis. Il fut pourtant accusé d'être raciste... Il a certes cru que les Maoris étaient une race en voie de disparition, et par le fait même, inférieure aux Européens. Les Maoris, eux, accordaient beaucoup de valeur à ces portraits où figuraient leurs ancêtres. Plus tard, son travail fut fait surtout à partir de photographies... ses modèles ayant passés à trépas. À cause du plomb trouvé dans le blanc utilisé à la préparationn de ses canvas et l'alcoolisme, sa santé se détériora éventuellement et il mourut le 11 juillet 1947. Depuis une vingtaine d'années, le tatau traditionnel refait apparition.

Cet homme est tellement beau. Ses traits sont nobles, déterminés. Il inspire le respect et un sentiment de prudence aussi. Il semble y avoir un poids et une responsabilité sur ses épaules. Je ne sais si c'est le style du peintre qui y est pour quelque chose, mais il ne semble aucunement primitif. Il semble infusé de savoirs. Je ressens un malaise. Celui que la colonisation a laissé partout sur son passage. Celui que laisse l'envahissement de l'espace de quelqu'un d'autre...


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