dimanche 7 décembre 2008

SAIA, Jan

Jan Saia a grandi dans le Wisconsin. S'exprimer artistiquement lui venait naturellement enfant. Dans sa vie d'adulte, elle a dû être pratique et travailler dans le monde des affaires quoiqu'elle prenait des ateliers ici et là, dessinant et peignant lorsqu'elle avait le temps, des aquarelles surtout. Un moment crucial dans sa vie d'artiste a été le passage de l'aquarelle à l'huile, c'est ce qui lui a permis d'abandonner son côté pratique et de s'abandonner à corps perdu pour devenir peintre à temps plein. Peindre in vivo lui a apporté la plus grande influence - elle est reconnu pour les atmosphères intimistes de ses toiles - c'est ce qui lui a permis de développer le potentiel qui pointait déjà enfant. Elle vit présentement en Californie du Nord, où on peut la trouver dans son studio ou en plein air.

Ce tableau me fait penser à ma mère. La présence de ces fleurs encore belles qui commencent à défraîchir semblent glaner un parfum lourd et doucereux. Comme son parfum quand j'étais jeune. Elle se penchait toujours avant de quitter pour le travail et nous faisait sentir son parfum du jour. Il ne manquait pas de nous prendre le nez, intoxicant. La pièce était pleine d'elle et plus d'espace pour... juste respirer. Les pommes - ma mère en mangeait en quantité chaque jour. La céramique peinte juste à côté, ressemble à ses pots qui apparaissaient sur certains meubles, positionnés avec soin afin de créer l'équilibre et la balance de l'ensemble de la pièce. Ce pot devenait pièce de résistance lorsque placé au centre de la salle, qu'il contienne des fleurs fraîches, séchées ou non, il se devait d'être dramatique. Ou encore, un autre pot accrochait le regard lorsque placé sur un meuble en opposition au coin où pousse une plante envahissante, rétablissant une «atmosphère agréable». Mais ces pots qui ont une place fixe et attitrée me rappelait déjà enfant les cimetières où tout est aligné et rien ne bouge... Admirée pour son savoir-faire, ses qualités d'hôtesse, sa silhouette et son sens du décorum, ma mère ne m'a jamais laissée douter de son amour, ni de ma place... je vivais dans «son» univers.

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