dimanche 7 décembre 2008

SAVILLE, Jenny

Jenny Saville est né en 1970 au sein d'une famille d'enseignants à Cambridge en Angleterre. En 1988, elle fréquenta le Glascow School of Art en Écosse où il y avait peu de tutorat féminin en Art. Bénéficiant d'une bourse pour six mois d'études à l'étranger au milieu de sa formation, elle put remédier à ce manque grâce à des lectures féministes intensives à la Cincinnati University en Ohio aux États-Unis. Aussi, elle pu développer un thème pour son concours de fin d'étude (1992) inspirée de femmes obèses telle qu'elle en croisait en grand nombre dans les centres d'achat américains. Dans notre société obsédée par l'apparence physique, elle s'adresse figurativement au corps charnu des femmes, à ceux des êtres dont l'identité est intensément liée à leur physique, en se prenant souvent comme modèle. Elle vendit toutes ses toiles peintes à grande échelle suite à sa première présentation. Au cours de l'année suivante, de nouvelles pièces parurent à une exposition à Londres alors qu'elle n'avait pas les moyens de s'y rendre. Le célèbre galériste Charles Saatchi fut enchanté. Il colligea toutes ses toiles, retraça celles vendues et lui commanda des toiles qu'elle mit deux ans et quatre mois à produire. Il les exposa dans sa galerie de Londres en 1994 ce qui donna un rayonnement incroyable à Jenny Saville jusqu'à New York, Stockholm et à Londres. Plus tard cette année-là, elle emménagea à New York où elle observa de près le travail d'un chirurgien cosmétique, allant même en salle d'opération. Cela lui permit de comprendre encore mieux le corps humain, les transformations physiques possibles et les aspects psychologiques de ces changements. Par la suite, elle participa à une couple d'expositions de groupe assez controversées qui augmenta son momentum. On la compare souvent à Lucian Freud dans sa manière de présenter la vérité telle quelle. Elle a déjà travaillé à Londres comme tutrice en peinture figurative à la Slade School of Art. C'est une des artistes contemporaines les plus prometteuses de l'art figuratif.

Il m'est arrivé à quelques reprises de discuter avec des personnes ayant entamé une transformation de ce genre. À mi-chemin entre le masculin et le féminin. Certains sont heureux de leur cheminement sans arrière pensée malgré de nombreux obstacles sur leur chemin. Certains arrêtent leur processus de changement lorsque l'âge, certaines désillusions dans les relations humaines les bousculent, les agressent. Un jour, dans une salle d'attente de médecin, un de ces individus visiblement aux aboies me confia: «Que suis-je? Ni homme, ni femme et déjà trop âgé(e) pour plaire. Je n'ai pas l'argent pour tout maintenir en place. J'ai perdu le désir. Je me sens désespéré car qui voudra de moi ainsi?» Je l'ai revu quelques temps plus tard, bras dessus bras dessous avec son fard plus frais que le mien, s'esclaffant théâtralement. Mais pensais-je, était-ce du bonheur?



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