jeudi 4 décembre 2008

MITCHELL, Dean

Dean Mitchell, un des peintres contemporains les mieux connus des États-Unis, est né en 1957 à Pittsburgh, Pennsylvanie. Il a été élevé par sa grand-mère Marie à Quincy en Floride dans un bloc appartement en béton de la rue Clark dans la section noire de la ville alors que sa mère terminait ses études au collège. S'il s'est inspiré d'Andrew Wyeth (qui vient juste de mourir le 16 janvier 2009) pour son sens du détail et d'Edward Hopper pour ses couleurs vives, son amour des gens lui vient définitivement de Marie. Dean Mitchell, peintre réaliste, se considère ordinaire et peint ce qu'il connaît le mieux: des paysages, des scènes citadines, rurales, des plages, des nus, des natures mortes et des portraits de gens ordinaires. Il travaille à partir de ses propres photos et les traduit dans toutes sortes de médiums: aquarelle, huile, acrylique, détrempe à l'oeuf, graphite, pastels. Si on trouve surtout la culture noire sur ses toiles, c'est circonstanciel selon lui. Plutôt qu'un attachement au fait d'être noir, encore une fois, il ne peint que ce qu'il connaît le mieux car, pour lui, c'est la seule condition qui permette de rendre l'amour, l'esprit, la dignité, le soul des gens et des lieux qu'il peint et qui l'inspirent. L'Art doit signifier quelque chose, au-delà de la technique, il doit exprimer la spiritualité. On retrouve chez Dean la qualité d'abstraction des grands maîtres réalistes: une part d'observation juste et une part de transposition abstraite. Il a acheté ses premières huiles à l'âge de douze ans. Très tôt, son talent fut évident et encouragé, tel par Tom Harris, le professeur d'un groupe de jeunes protégés de Quincy dont Dean et Pete Hinson. Hinson était la vedette, il raflait tout les premiers prix sur son passage et Dean faillit bien capituler devant ses «défaites» constantes. Mais après quelques premiers prix et quelques engagements importants, il repris confiance pour ne plus jamais douter. Dean Mitchell, une personne à la pensée claire, équilibrée, focusée et professionnelle, un être allumé avec une petite lumière qui danse au fond des yeux et le sourire facile, est une touche conservateur. Très tôt, il a su ce qu'il voulait. Il avait un plan. Il fréquenta le Columbus College of Art and Design pour y majorer en illustration. Il travailla à laver les planchers et replacer les ateliers, vendît ses toile et dessins, ses devoirs de session pour arriver. Il comptait participer à plusieurs expositions autour du pays par le biais de la Watercolour Society afin d'être remarqué. Il y fut le plus jeune membre admis. Il devint illustrateur pour Hallmark et s'installa à Kansas City au Missouri tout en continuant de faire le circuit des expositions. Sa renommée s'étendit comme un feu de poudre dans les circuits artistiques et, après deux ans et toutes sortes de jeux de coude à l'interne faits de jalousie, de ségrégation et d'incompréhensions, il mit fin à son emploi. Il devint un artiste à temps plein, autonome, un des rares à pouvoir survivre de son art, quoique peindre, il le ferait même sans les revenus. Bien qu'il gagnât de nombreux prix, il a toujours été surpris des invitations aux remises car le plus souvent, on s'étonnait qu'il fut noir. Il reçut des commandes prestigieuses, telles la production de timbres commémoratifs des grands musiciens du Jazz; les illustrations du livre de poésie à cout tirage de Maya Angelou qui inspire tant Oprah Winfrey. Les commandes n'ont de cesse de s'amonceller. Il fait des suites thématiques telle la Nouvelle-Orléans et la Floride après la dévastation de leurs ouragans pour en rendre les argents aux démunis. Il a gagné le prix 2008 d'une des quinze plus belles toiles de l'année avec la toile Eyes of History. Figurant dans maints musées, chez des collectionneurs privés et publics, récipiendaire de prix et concours prestigieux pour ses aquarelles, avec une exposition solo itinérante dans les 50 états américains, objet de documentaires, de films, d'articles, il enseigne, donne des lectures, et fait don chaque année d'une bourse d'étude à un jeune artiste noir au talent prometteur. Dernièrement, après avoir passé vingt-cinq ans au Missouri, il est retourné vivre dans sa ville natale de Quincy en Floride. L'homme consacré le Vermeer des temps modernes par Michael Kimmelman, critique d'art en chef du Times est rentré à la maison.

Ayant vécu en Floride une année, je me rappelle les processions du Dimanche, des flopées de dames de couleur vêtues de blanc... Chic, soignées, imposantes, affairées... qui se rendaient à l'église pour le service chanté de Gospel... Comme au temps de mes grands-parents... sauf pour le rythme...



2 commentaires:

Jean a dit…

Nostalgique et sensible, c’est sûr, très touchant par l’orientation de ses modèles.
Jean

Vanessa a dit…

J'aime bien les thèmes de ses peintures. J'adore la peinture réaliste, non abstraite. Je le trouve très modeste. Pourtant, je pense que c'est cette modestie qui fait sa grandeur.