dimanche 7 décembre 2008

SANDORFI, Istvan

Istvan "Étienne" Sandorfi est né à Budapest en 1948 et mort à Paris le 26 décembre 2007 d'une maladie qui l'emporta rapidement. Son père était directeur d'IBM en Hongrie. Au cours du régime communiste, il a été emprisonné cinq ans dans les prisons staliniennes et sa famille a été déportée dans un village isolé de la Hongrie à cause de cette association. Dans la révolution de 1956, toute la famille a fui le pays et ils sont devenus expatriés d'abord en Allemagne, puis en France. À 12 ans, grandement affecté par son expérience de la violence et des aberrations des systèmes politiques, Istvan se réfugia dans le dessin et la peinture à l'huile. Cela devint une passion dévorante au détriment de ses études. Alors qu'il n'avait que 17 ans et était toujours aux études, il eût sa première exposition dans une petite galerie de Paris. Après sa seconde exposition, l'année suivante, il abandonna le dessin pour se dévouer exclusivement à la peinture. Sa famille pense alors qu'il serait plus prestigieux d'obtenir une formation adéquate, que de simplement peinturlurer et l'envoie d'abord à l'École des Beaux-Arts puis à l'École des arts décoratifs. Il gagna peu à peu son indépendance financière en vendant ses tableaux, en effectuant des commandes et en créant quelques illustrations commerciales mais il préfère vivre de contrat exclusif en contrat exclusif avec les galeries afin d'éviter tout le tâtin administratif et se dépenser entièrement à son art. Sa première grande exposition fut au Musée de l'art moderne de Paris en 1973 et d'autres ont suivis en France, en Allemagne, en Belgique et aux États-Unis. Pendant une quinzaine d'années, il a peint des auto-portraits agressifs dans un style théâtral, qualifié d'«assassin», plus grands que nature - laissant ses critiques ambigües. Ce n'est qu'à partir de 1988, alors qu'il commence à élaborer sa technique d'année en année qu'il connaît enfin le succès. Vivant avec ses tripes, et autodidacte, il se méfiait depuis l'enfance des choses «apprises» et il demeura fidèle à ses convictions personnelles. Il préférait peindre la nuit, mais chaque jour il se couchait de plus en plus tard et il vécu ainsi constamment dans un hiatus temporel qui entravait sa vie sociale. Heureusement qu'il avait le cercle familial pour le soutenir et lui éviter l'isolement - il était père de deux filles.

Cette nature morte parle de la spontanéité, de l'actualité, de l'éphémère, de la transparence et de l'opacité, de la lumière et de l'ombre, de l'esthétisme et son antonyme l'indifférence, de l'état liquide, poudre et solide inanimé et vivant, d'applications intentionnés et accidentelles de peinture. Ce qui fait d'un sujet apparemment anodin, un sujet dense et complexe tant dans son exécution que dans son sens. Si j'ai choisi cette toile c'est que la présence de taches, coulisses, et présence hors d'ordre apparente de bouteilles sur la table aurait eu droit au don «lance-flamme» de propreté de ma mère sans préoccupation aucune pour le propos qui s'étale là. Éradiquer. Était sa mission. Je n'ai jamais connu d'espace de bordel créatif approprié... et pourtant elle a rendu ma vie bordélique!

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