vendredi 5 décembre 2008

KAHLO, Frida

Mondialement connus, Frida Kahlo et son mari, Diego Rivera, ont été des personnages marquants du mouvement artistique mexicain. Magdalena Carmen Frida Kahlo Calderón est née le 6 juillet 1907 à Coyoacan d'un père allemand, fils de bijoutier et orfèvre, et d'une mère indienne mexicaine qui était peintre surréaliste. Frida est atteinte de poliomyélite à l'âge de huit ans. À l'âge de 17 ans, le tramway qui la menait chez elle a un accident. Elle se fait transpercer au niveau de l'abdomen, et est blessée aux jambes, au bassin, à la colonne vertébrale. Les deux années qui suivent, elle passera de longues périodes couchées ou dans le plâtre. Et c'est à ce moment-là qu'elle commence à peindre. Elle a un lit baldaquin avec un miroir en guise de ciel qui lui permet de se voir. Elle commence ainsi une longue série d'autoportraits. À 21 ans, elle s'inscrit au parti communiste mexicain PCM. Elle désire vivre émancipée et être libre de voyager, étudier, avoir du plaisir. L'année suivante, elle se marie avec Diego Rivera qu'elle avait approché l'année précédente pour avoir son avis sur ses travaux alors qu'il peignait une murale à son école.. De 1930 à 1933, ils emménagèrent à San Francisco. Au cours de cette période, elle fit deux fausse-couches, même si elle savait qu'elle n'aurait pu avoir d'enfant. Et Diego la trompe. La solitude, le sentiment d'abandon, le deuil de ses enfants perdus, aussi un malaise de patriote à être du mauvais côté de la frontière la font désirer revenir dans son pays. Ils retourneront s'installer à San Angel. En 1935, elle réalise que son mari la trompe avec sa soeur... Profondément blessée, elle quitte la maison. Elle vivra une période d'aventures, entre autres avec des femmes. Mais, elle retournera chez elle lorsque son mari et sa soeur cesseront leur liaison. En 1937, ils accueillent Léon Trotski et sa femme. La même année, elle se rend à Paris pour une exposition sur le Mexique, loge chez André Breton, et y rencontre Tanguy, Picasso et Kandinsky. Mais autrement, le voyage ne lui est pas agréable, elle n'aime pas les surréalistes, on trouve ses tableaux trop crûs, elle tombe malade. En 1938, elle présente ses pièces à New York et en vend la moitié, et vit une aventure. Deux mois plus tard, Diego et elle divorcent. Deux ans plus tard, le jour même de l'anniversaire de Diego, ils se remarient. Ils retournent vivre dans la maison de son enfance. À partir de 1943, les conditions de sa santé deviennent difficiles et s'aggravent en 1950. Elle doit subir plusieurs interventions chirurgicales... Ce n'est qu'au bout de la sixième opération qu'elle recommence à peindre tout en restant couchée sur le dos. En 1953, c'est la première exposition monographique de Frida au Mexique, elle s'y rend transportée sur son lit jusqu'à la galerie pour ne pas manquer son propre vernissage. En août de la même année, on lui ampute la jambe droite au genou, et elle tombe dans une sombre dépression, pensant au suicide. Elle s'éteint le 13 juillet 1954 laissant derrière elle son héritage, plus d'une centaines d'oeuvres de ce qu'elle représentait comme sa réalité.

Frida et ses oiseaux. Pas n'importe lesquels, des perroquets. J'ai déjà gardé pour plusieurs mois une perruche callopsitte (cockatiel). C'était l'oiseau de l'école que fréquentais ma fille. L'été, l'oiseau était orphelin. Je l'ai gardé jusqu'à ce qu'un enfant fasse un projet de garder l'oiseau à l'école. Je soulevais la toile de sa cage le matin et ouvrait la porte... Il mettait cinq à dix minutes à s'animer. Puis, il volait jusqu'à la cuisine pour déjeuner avec nous. Quand je travaillais, il venait s'installer sur mon épaule et mordillait mes boucles d'oreilles. Les joues lui gonglaient de bonheur et de fierté. Je lui avais fabriqué un perchoir au milieu de ma grand plante tropicale... Il y passait des heures. Le soir venu, il rentrait seul dans sa cage... J'ai quand même fait des pressions pour qu'on le reprenne à l'école, car, jaloux, il mordait ceux qui, par inadvertance me touchaient. Illusion d'amour asymétrique s'il en est. J'ai quand même été flattée par cette expérience... Mais il valait mieux qu'il retrouve l'animation de la classe... et il en raffolait!



STILLMAN-MYERS, Joyce

Joyce Stillman-Myers est née à New York en 1943. Elle a été jusqu'ici citoyenne de Finger Lakes dans l'État de New York. Elle est graduée du baccalauréat en anthropologie de la New York University et détient une maîtrise en Art de Long Island University. Elle a enseigné la peinture à Towson University et l'histoire de l'Art au Tompkins Community College et donné des leçons particulières dans son propre studio. Réputée pour ses portraits hyperréalistes d'objets communs de tous les jours, elle aime entamer des thèmes tels les boules de Noël, les bouteilles, les bijoux, fleurs, bonbons... toujours un peu encombrés... représentant des défis par leurs milliers de réflections.

Cet angle de vue est, pour moi, intime avec la machine. On se tient à droite, comme lorsqu'on se prépare à enjamber une monture. Je suis fière de dire que je suis la première de la famille à avoir conduit ces grands engins. Fière, parce que enfant, mon grand-père paternel sous prétexte que j'étais une fille me défendait l'accès à ces engins en démonstration dans son magasin de machinerie agricole. Cela sentait, la poussière, l'huile et le métal. Mes cousins avaient la permission de grimper dans la cabine et prétendre qu'ils traversaient les champs, alors que je fulminais au sol. Mais, il y a quelques années à peine, j'ai suivi une formation en horticulture. J'y ai appris la conduite et l'entretien mécanique de tracteur. J'ai eu à vaincre ma peur des hauteurs qui au fond était ma très profonde crainte de désobéir au grand patriarche... Je peux enfin, avec espièglerie, faire un pied-de-nez à mes cousins!

JOSLIN, Jared

Jared Joslin est né en 1970 à Fort Collins au Colorado et vit présentement avec sa femme, Jessica, sculpteure, à Chicago. En se plongeant dans une autre époque de l'histoire, un autre endroit ou dans l'univers d'un élément qui attire instinctivement, une expérience indicible en découle... On réinterprète, on peut concevoir une idée selon une perspective plus romantique, par exemple... Son travail est empreint des années folles. Il s'inspire de photos des années trente et quarante qui l'interpellent. Et débute ce processus d'interprétation et l'adapte à son univers personnel. Il insuffle de la vie à ses personnages comme si ils étaient toujours là... Des thématiques semblent revenir encore et encore dans ses travaux... Le sommeil et le rêve éveillé, les jeux de rôles de ses autoportraits, les jumeaux identiques ou non, la symbiose entre l'atmosphère, les personnes et leur animaux... Femmes, adolescents et êtres ambigües dans leur identité sexuelle... Une peinture réaliste et fantaisiste à la fois, réminescence du passé... Unique.

Il m'a semblé toute ma vie que ma grand-mère avait toujours été... vieille et bien enveloppée. Quelques semaines avant son décès, le hasard a voulu que je voie une photo d'elle datant d'avant son mariage, du temps de sa fréquentation avec mon grand-père... Elle y paraissait jeune, élancée, pétillante et délicate, vraiment mignonne - une manière de la voir qui n'était pas très congruente avec tous mes souvenirs d'elle. Elle portait une robe Charleston, de courts bottillons, et le chapeau cloche... sertie d'une fleur sur le côté, une fleur que mon grand-père lui avait offerte! Sur son lit de mort, il y eût un moment où une certaine luminescence sembla rayonner de son corps... Et je jurerais que je l'ai revu... cette jeune femme frêle, vaporeuse, enfin libérée et rendue à sa jeunesse heureuse...

JONES, C. David

C. David Jones habite Bowling Green au Kentucky. Il est diplômé du Centre College de Danville au Kentucky et Maître en Beaux-Arts du Savannah College in Georgia. Il a été Professeur adjoint en dessin et en éducation des arts à la Western Kentucky University. Peintre et muraliste, il est partenaire dans la galerie LOT916. Reconnu pour ses thèmes rappelant des photos d'albums de famille, il colore également les murs de maisons privées et ceux des espaces publiques. Ces toiles font partie de collections permanentes.

Il y a des photos semblables dans les albums de famille de ma mère. Autre temps, autre moeurs. La génération qui précédait celle de mon arrière-grand-mère n'a pas connu la photographie... Cela ne fait quand même pas si longtemps...

JONES, David

David Jones est né à Londres en 1980, où il vit et travaille. Sur de lourdes planches d'aluminium, partiellement couvertes d'acrylique, accentuées par des détails dessinés à l'encre, ce jeune homme peint des abstractions bio-morphiques. Celles-ci se veulent les premières formes de vie survenues après l'apparition du système solaire. Il perçoit leur évolution primordiale et archaïque comme un croisement entre des personnages de bande dessinée, de microorganismes et d'insectes. Chacune est affublée d'un numéro de série codé indiquant leur niveau psychologique et physique dans le cycle de l'évolution. Ses oeuvres ont voyagé au Mexique aux États-Unis, en Allemagne.

Voilà une abstraction que j'ai compris à première vue! Le vert explique la présence de chlorophylle, donc de photosynthèse, donc de soleil et de plantes... Mais cela exprime aussi pour moi dans cette présentation imaginaire du début de l'évolution, les limites de nos connaissances, la compréhension intuitive de ce qui est, et de l'évolution qui a achevé ce qui est.

JONES, Chris

Chris Jones est né en 1974 à Poole dans le Dorset et habite Wiltshire en Angleterre. Depuis qu'il a quitté le collège des arts, il peint la nature sauvage à temps plein. Ces dernières années, il s'est spécialisé dans les familles de poules - un sujet qui satisfait son envie de peindre des oiseaux tout en lui permettant d'examiner la relation entre l'homme et ces derniers. Bien qu'ils ne sont pas considérés comme des oiseaux sauvages, il est fasciné par leurs couleurs et leurs formes différentes. Il est particulièrement surpris par leur personnalité distincte. Bien que la plupart ait été génétiquement modifiées, il se trouve qu'ils sont précurseurs aux volailles sauvages de la jungle et cela en font de bons sujets. Il s'intéresse aussi aux thèmes environnementaux de l'évolution et de l'extinction qui l'ont conduit à utiliser le papillon comme symbole de la fragilité et de la peur de l'humanité face au monde naturel et de ses conséquences. Ses voyages à Bornéo, aux Indes, en Afrique l'inspirent lorsqu'il adresse d'autres sujets plus exotiques. Il a exposé en Angleterre et aux États-Unis.

Ce papillon me rappelle le travail d'un copain photographe, il y a longtemps déjà. Avec ce souvenir, c'est une vague d'associations libres qui s'ensuit... de moments de cette époque, de toute une période, un pan de ma vie qui défile en suspension, souvenirs fragiles, comme les ailes d'un papillon...

JENKINS, Jason

Jason Jenkins est un jeune artiste de Terre-Neuve. L'intimité entre deux personnes est, pour lui, ce qui révèle le mieux notre humanité, c'est pourquoi il en fait son sujet principal. Si il peint plusieurs femmes, c'est qu'il considère que des vérités lui échapperaient, ses défenses augmenteraient et son acuité diminuerait devant une seule. Les forces qui cherchent l'équilibre entre les sexes nous laissent vulnérables, car elles nous dénudent de nos biais et présomptions et il tient à rester dans ce momentum. Bien que subjectifs, ces propos n'en sont pas moins invalidés et ne rendent pas son travail moins accessible. Il aime provoquer des questionnements, de la réflexion et chercher à mieux comprendre les gens qui l'entourent et comprendre quelle personne, quel homme il est. Il travaille avec des photographies en référence, de bonne qualité de préférence, qu'on lui donne, ou qu'il produit lui-même avec modèle. Cela peut lui prendre de quelques semaines à quelques mois... Ses toiles contiennent de la nudité artistique, certaines dans le sens classique, mais d'autres qui ne sauraient être classées traditionnelles ou délicates. Jason travaille présentement en Corée du sud.

Combien, entre nous, avons pleuré toutes nos larmes un amour perdu, de vieux souvenirs qui remontent à la surface, douloureux, tristes... dans l'intimité sécurisante du seul endroit où on se retrouve seul avec une certaine certitude... donc libres de se laisser-aller...

JANSEN, Bob

Peu d'information sur Bob Jansen. Hollandais. Un homme de famille. Qui s'inspire de tout ce qui se passe autour de lui, d'une ballade un dimanche, d'une lettre ou d'un événement qui reste accroché à son souvenir, les gens, les enfants, les animaux, les plantes et le corps de la femme. Des traits semblants désordonnés... mais joyeusement désordonnés... Car beaucoup de couleur dans son travail...

C'est la pièce la moins désordonnée, la plus forte, la plus pure, à gros traits, mais peu de traits, sans couleur qui a retenu mon attention. Elle est remarquable dans le lot de ses toiles. Une femme. Silhouette noire sur fond blanc. Simplement...